Au travers de quelques articles de "Plonger En France" nous avons pu aborder, de façon très succincte, la notion d'autonomie chez les débutants. Dans la communauté des plongeurs on constate que les débats sont vifs et les avis opposés s'affrontent. Les discussions reviennent régulièrement et se focalise surtout sur les premiers brevets de plongeurs des écoles françaises (niveau 1), nord-américaines (Open Water Diver) ou encore CMAS (plongeur CMAS 1* des fédérations étrangères ou écoles purement CMAS).
Depuis le début de la plongée loisir en France on nous a longtemps rabâché que notre passion était un sport à risque réservé à une élite. Pour accéder au saint graal de l'autonomie seule une formation complète et rigoureuse pouvait apporter la récompense ultime. Les choses ont, bien sûr, évoluées depuis les années 60 et aujourd'hui même si la plongée s'est largement démocratisées l'autonomie des plongeurs novices reste un sujet controversé. Pour les écoles nord-américaines le sujet semble être une évidence et l'accès à l'autonomie, dès les premiers niveaux, s'inscrit dans une démarche culturelle et sociétale alors qu'au pays d'Astérix l'encadrement des plongeurs prédomine largement. Cette approche est renforcée par le statut d'activité dite à "environnement spécifique" chère à notre ministère de tutelle et qui en justifie un contrôle étroit. Du côté de la CMAS, dont la FFESSM est membre fondateur, la philosophie semble cependant montrer plus de proximité avec l'école de l'oncle SAM que l'inverse.
Avant d'entrer dans le vif du sujet peut-être pourrions-nous définir ce qu'est un débutant et de même pour l'autonomie.
Voici une synthèse de quelques définitions que l'on peut trouver dans les dictionnaires :
Pour chacune de ces définitions on en retiendra les deux points clés ; "le manque d'expérience" et "le fonctionnement indépendamment d'autre chose".
La première remarque que nous pouvons faire est que ces deux expressions semblent contradictoires. Le contraire du premier point étant indispensable pour acquérir le second. Ce constat ne remet pas en cause l'autonomie potentielle que pourrait obtenir un jeune plongeur. Cela signifie que cette autonomie ne sera probablement pas immédiate mais demandera un peu de patience et un temps d'adaptation. L'homme est un terrien (au sens prévu pour vivre sur la terre ferme) et n'a à sa naissance aucune aptitude à séjourner sous l'eau de façon prolongée. Il devra donc passer par une phase d'adaptation, d'éducation, de formation pour acquérir tout le bagage nécessaire avant de pouvoir se débrouiller seul dans l'eau. Comme nous le savons cette phase transitoire sera plus ou moins longue suivant les individus et certains n'arriveront peut-être jamais au bout du chemin pour de multiples raisons.
A ce point nous n'avons rien découvert de vraiment nouveau car nous avons tous suivi un chemin similaire commun à de nombreuses activités. Le sujet de l'autonomie dès le premier niveau acquis serait donc une utopie ? Oui si on se limitait à cette définition stricto sensu et non si on allait chercher un peu plus loin dans la dialectique.
Un niveau de plongée et comme de n'importe quel autre sport est acquis à un instant donné mais cela comme nous avons pu le voir précédemment ne fait en rien l'expérience. D'ailleurs nous connaissons tous la célèbre maxime, "le diplôme ne fait pas le plongeur". Cela signifie que pour devenir un (vrai) plongeur il faudra plonger dans des environnements variés, différentes conditions de mer, de lac, de carrière, de climat, dans des situations différentes, etc. Sans aller aussi loin dans les expériences multiples l'autonomie pourrait certainement s'acquérir dans un seul milieu et dans de bonnes conditions. Tout le monde n'a pas envie de plonger au pôle nord et guère plus en carrière ou avec de mauvaises conditions de mer. Ces remarques s'appliquent d'ailleurs à des plongeurs novices comme à de vieux briscards. De plus rien n'empêche nos aventuriers à changer de milieu si la lassitude venait à se fait sentir. L'adaptation à un changement de milieu est une composante commune à de nombreuses activités et fait partie intégrante de l'expérience.
La morale de cette histoire est que même avec le brevet en poche le plongeur restera un débutant et ce n'est qu'au bout d'un certain nombre de plongées, variables suivant les individus, qu'il sera à même de pouvoir voler de ses propres ailes. Et cela souvent dans des conditions proches de celles de son apprentissage. Plus tard et pour varier les plaisirs puis gagner en expérience une future adaptation marquera une évolution vers d'autres espaces.
Revenons maintenant un court instant sur les brevets des différentes enseignes pour essayer d'affiner la problématique. Que ce soit pour l'école nord-américaine ou la CMAS le premier brevet (respectivement Open Water Diver et CMAS 1*) débouchent sur une autonomie théorique dans la zone des 18/20 mètres. Pour notre fédération nationale le niveau 1 (PE20) ne donne aucune autonomie à cours comme à moyen ou long terme. L'autonomie ne sera effective qu'avec le second brevet, le niveau 2. Pour toutes les agences la plongée sans palier obligatoire est indiscutable. Cela signifie qu'un retour direct vers la surface est possible à tout moment.
La principale différence dans les contenus de formation des écoles CMAS/RSTC(*) par rapport à ceux de la FFESSM est l'enseignement des compétences propres à l'autonomie comme la planification, l'orientation au compas et naturelle, le calcul de consommation, les ordinateurs et tables, l'utilisation du parachute de palier, etc. Le cursus français n'aborde ses connaissances qu'au niveau 2.
Certains de nos lecteurs seront peut-être étonnés que je fasse la différence entre école CMAS et française car les brevets de la FFESSM possèdent la double face de la confédération. Mais arborer une face CMAS ne veut pas dire être en conformité avec les standards de formation de cette dernière. Certaines fédérations proposent des formations proches du canevas CMAS et d'autres en sont très éloignés tout en étant membre. La face CMAS permet aux fédérations nationales d'afficher une équivalence internationale mais n'engage absolument pas ces dernières à une quelconque compatibilité de contenu. Si vous souhaitez avoir quelques éclaircissements sur le sujet je vous invite à lire l'article "La plongée est libre en France".
Comme vu auparavant cette liberté attribuée aux plongeurs d'outre-Atlantique et CMAS (Suisse, Grande-Bretagne, etc.) ne sera que relative à la sortie de la formation. Mais la formation n'est jamais une finalité en soi et l'objectif est d'apporter les compétences théoriques et pratiques pour permettre aux candidats de progresser vers l'autonomie. Pour nos plongeurs différentes solutions s'offrent à eux. A l'étranger le compagnonnage est privilégier par rapport à l'encadrement pur et dur tel que nous le connaissons dans l'hexagone. La France a longtemps pratiqué de même dans le passé avec de nombreuses activités mais avec l'évolution de la société cette forme d'apprentissage a doucement été supplanté par la réglementation et vers des solutions plus rigides et codifiées. Le compagnonnage consiste naturellement à mixer les plongeurs débutants avec d'autres confirmés pour leur permettre de continuer leur apprentissage sous une surveillance pater(mater)nelle bienveillante. Sur beaucoup de destinations un guide (au sens montrer le chemin) sera le plus souvent affecté à cette tache mais la sécurité des plongeurs sera assurée par le binôme. Le guide pouvant se dissocier du binôme de plongeurs qu'il accompagne au cours du trajet suivant les choix définis lors de la planification. Avec le compagnonnage quelques plongeurs chevronnés prendront plaisir à jouer le rôle de mentor auprès des plus jeunes jusqu'à ce qu'ils acquièrent une expérience suffisante et probante avant de partir entre eux en réelle autonomie. Cette méthode présente une grande souplesse et pourra facilement être mis en place dans un structure de plongée même professionnelle pour un groupe de plongeur dont certains peuvent justifier d'une expérience significative (souvent Rescue Diver ou CMAS 2* minimum). Il va de soi que toutes les réponses adoptées se feront en accord avec les règles et/ou us et coutumes locales différentes et aussi variées qu'il existe de destinations plongée.
En France et comme vu précédemment l'issue ne pourra être que conforme à la réglementation et donc au Code Du Sport Plongée. Chaque brevet est défini (prérogatives, compétences, encadrant minimum, etc.) de façon immuable dans les textes. Cette approche, déployée au profit des corporations, ne laisse que peu de souplesse aussi bien aux plongeurs qu'aux organisations nationales qui ont participé avec la fédération délégataire et le ministère des sports à figer le cadre de l'activité.
NOTA : Pour la bonne compréhension du lecteur il est important de rappeler que la France est l'un des (très) rares pays à réglementer la plongée et le sport de façon générale. Ailleurs, que ce soit en Belgique, Allemagne, Suisse, Espagne ou hors Europe il n'existe quasiment aucune règle spécifique à cette activité. Ou alors quelques détails comme ; une obligation d'assurance, un âge limite, un brevet. Rien de bien complexe comme peut l'être le Code Du Sport Français. La réglementation est un sujet central dans beaucoup de points qui touchent à la plongée en France. Celui qui nous concerne actuellement n'échappe pas à cette règle. Sans surprise on constate que chez nos voisins proches comme éloignés les réponses apportées par les organisations de plongée pourront présenter beaucoup plus de souplesse que ce que l'on connait dans l'hexagone.
Qu'est-ce qui pourrait justifier qu'un plongeur CMAS 1* FFESSM ne puisse jamais accéder à l'autonomie alors que son voisin anglo-saxon (proche ou éloigné), germain ou latin découvre l'illumination après quelques dizaines d'heures de pratique ? Pour cela une rapide analyse des aptitudes PA de notre cursus national nous donnera la réponse. Hormis les apports théoriques et exercices pratiques relatifs à l'autonomie on retrouve une compétence commune à chaque aptitude PA (Plongeur Autonome) et qui bien souvent monopolise plus de temps que nécessaire au détriment d'autres pourtant plus importantes. Tous les plongeurs français connaissent cette compétence de réputation ; la fameuse remontée assistée d'un coéquipier en difficulté. Jeunes comme vieux ont été et sont encore baignés dans cette culture et cela à chaque nouvelle étape pour gagner en autonomie. Pour beaucoup de plongeurs français être en capacité de s'assister du fond jusqu'à la surface pour prétendre à l'autonomie apparait alors comme une évidence qui n'est plus à démontrer.
Et pourtant connaissez-vous beaucoup de sports ou activités de plein air (hors plongée) où l'autonomie est conditionnée à une capacité à secourir et ramener un acolyte ?
Bien heureusement, que ce soit en montagne, mer, dans les airs, en spéléo ou autre activité extrême la capacité à secourir/assister n'a jamais été une condition essentielle et indispensable à l'autonomie, que ce soit en France ou ailleurs. Si tel eût été le cas alors peu d'activités de plein air auraient vu le jour où se seraient développées. Inutile de parler des sports extrêmes qui auraient été tout simplement interdits. Bon nombre de nos activités journalières ne pourraient également pas avoir lieu au regard de la faible capacité à porter assistance d'une large partie de la population. L'impossibilité et même l'incapacité à porter assistance n'a, de tout temps, jamais été un frein au développement du sport comme de toute activité considérée comme dangereuse.
L'apprentissage porte davantage sur la prévention et les moyens d'éviter l'accident plutôt que de savoir porter assistance qui est une phase généralement plus complexe et qui demande une mise à jour régulière des compétences pour espérer avoir l'efficacité requise le moment venu. Dans les faits nos brevets de plongée sont d'ailleurs valables à vie et on peut constater que le niveau des plongeurs est très disparate et dans le cas d'un simple exercice d'assistance il faut bien se rendre à l'évidence que rare sont les plongeurs capables de remonter leur binôme du premier comme du second coup. Imaginons ce que serait le résultat en condition réelle !
Cette capacité d'assistance dans la zone 0-20m pour obtenir l'autonomie se révèle donc être un choix arbitraire maintenu pour des raisons historiques de la part des instances fédérales.
Dans les compétences relatives à l'assistance il faut cependant bien faire la différence entre ses nombreuses déclinaisons. Dès le premier niveau les écoles qui proposent une autonomie enseignent à réagir sur une panne d'air, à réaliser des tractages en surface, à soulager une crampe ou simplement à aider son binôme à regagner la surface. Tout ces exercices sont généralement classés sous l'appellation générique d'assistance. Dans les écoles nord-américaines ou pures CMAS une assistance sur panne d'air (pour les débutants) se fera du fond jusqu'à la surface alors que dans l'hexagone l'exercice ne durera qu'un court laps de temps avant que le moniteur prenne le relai et cela sans quitter le fond. De même que dans les compétences du niveau 1 il n'est pas demandé de savoir réaliser, par exemple, un tractage en surface. On peut donc constater que l'indépendance sous l'eau demande tout de même d'assimiler quelques geste élémentaires pour résoudre les incidents les plus courants sans en arriver à l'assistance ultime telle que nous la connaissons dans une aptitude PA française et dont la probabilité d’occurrence reste, bien heureusement, extrèmement faible.
Le passage vers l'autonomie d'un PE20 suffisamment expérimenté puis validé par un guide ou un E3 (MF1) pourrait être une solution pertinente et facile à mettre en œuvre. L'autonomie attestera de la maturité du plongeur dans l'espace proche (0-20m) et dans sa capacité à évoluer en sécurité en anticipant les problèmes. Cela sous-entendrait, bien sûr, que les compétences (théoriques et pratiques) relatives à l'autonomie soient intégrées dans la formation des niveaux 1 comme c'est le cas pour un CMAS 1* ou un Open Water Diver de l'école nord-américaine. Ce complément de formation pourrait également être dispensé dans un second temps après quelques plongées d'expérience. Ceci permettrait de ne proposer l'autonomie qu'aux candidats volontaires et jugés prêts à se lancer dans l'aventure. De plus cette légère réforme donnerait une véritable signification et crédibilité à la double face CMAS 1* française (PA20/CMAS 1*). Le niveau 1 PE20 garderait quant à lui une carte simple face. Un autre effet bénéfique serait une transition plus douce vers le niveau 2 qui, pour de nombreux candidats, présente souvent une marche importante. Cette réforme légère du premier niveau aurait évidemment une incidence sur les niveaux suivants et permettrait de donner plus de cohérence au cursus plongeur dans son ensemble. Pour les lecteurs qui souhaiteraient aller plus loin sur le sujet, la problématique d'évolution du cursus français est abordée dans l'article sur "Les différents modes de pratiques de la plongée".
Le choix fait par les instances fédérales de priver les niveaux 1 de l'autonomie dans la zone 0-20m a toujours été justifié par l'incapacité desdits plongeurs à assurer leur propre sécurité. Prenons acte et essayons alors d'analyser l'aspect sécuritaire d'un autre groupe de plongeurs. Typiquement prenons le cas des palanquées encadrés proposées par la FFESSM. Nos observations s'étendront à l'ensemble des plongeurs encadrés et donc aux aptitudes PE20 à PE60.
On a vu précédemment que la principale distinction entre les aptitudes PA et PE était cette capacité d'assister un plongeur du fond à la surface. Une première évidence qui nous saute aux yeux est que dans une palanquée encadrée cette règle devient caduque car seul le guide de palanquée (GP) possède la compétences ad hoc. On peut en conclure que soit le GP est un surhomme soit la probabilité qu'il lui arrive un incident est proche de zéro. Plus concrètement il est généralement admis qu'un incident dans la zone 0-20 mètres peut se résoudre sans trop de difficultés même pour des plongeurs peu expérimentés. Raison pour laquelle les agences nord-américaines comme CMAS ont toujours accepté de laisser une autonomie, sous certaines conditions, à des plongeurs peu expérimentés. Jusqu'à 20 mètres un niveau 1 reste, en effet, dans sa zone de compétence.
Par contre dans les zones plus profondes et particulièrement jusqu'à 60 mètres la problématique change radicalement de dimension (consommation, ventilation, stress, décompression, etc.). Ces profondeurs, souvent qualifiées d'espace lointain dans la littérature, demande une plus grande préparation et une attention décuplée. N'oublions pas qu'un PE40 comme un PE60 n'a aucune compétence en matière d'assistance tel que défini précédemment. Comme déjà mentionné un PE ne reste guère plus qu'un niveau 1 en matière de compétences que ce soit à 20, 40 ou 60 mètres. Malheureusement le PE40 continuera naïvement et en toute confiance à s'appuyer pleinement sur son GP comme il le faisait à 20 mètres. On constate donc que, pour notre fédération, les exigences en matière de sécurité ne sont plus les mêmes dès qu'un encadrant est de la partie. En revanche les lois de la physiques s'appliquent bien que l'on soit avec sans encadrant.
Notons au passage que la France est le seul pays au monde à encadrer des plongeurs, ne possédant aucune notion d'autonomie, à de telles profondeurs (au-delà de 20 mètres).
Avec ce record nous ne devons pas oublier que la responsabilité (pénale) d'emmener des plongeurs non autonomes repose entièrement sur les épaules du DP (Directeur de Plongée) et du Guide de Palanquée. A chaque encadrant de voir, dans le cadre d'une simple activité de loisir, si le jeux en vaut la chandelle.
Pour la bonne compréhension du lecteur faisons un petit rappel historique. Les profondeurs d'évolution dans le système français sautent par tranche de 20 mètres (0-20-40-60) et 10 dans le système nord-américain. La logique des débuts voulait qu'un plongeur était encadré dans une tranche de 20 mètres pour ensuite devenir autonome dans cette même tranche. L'autonomie dans une tranche de 20 mètres lui donnait alors accès à la tranche supérieure comme plongeur encadré. Cela veut dire qu'un plongeur encadré à 40 était obligatoirement autonome à 20. Avec l'arrivée des PE40 et 60 cette logique a volé en éclat pour laisser la place à de complets encadrés (de 0 à 60 mètres) et toujours par tranche de 20 mètres.
Avec l'arrivée des PA/PE en 2010 (revue en 2012) pour soit-disant faciliter l'intégration des plongeurs étrangers, il aurait peut-être été judicieux de limiter les tranches à des zones de 10 mètres pour offrir une meilleur compatibilité avec les écoles nord-américaines. Cela aurait également permis plus de souplesse dans l'attribution des zones d'autonomie en jouant plus particulièrement sur l'expérience des plongeurs et/ou en fonction des conditions de plongée.
L'apparition impromptue des PE40 et 60 ne passe d'ailleurs pas complètement inaperçue et n'est pas sans poser quelques cas de conscience chez les GP et moniteurs. Il n'est, en effet, pas rare de voir des guides de palanquée refuser de prendre la responsabilité d'emmener de (purs) PE40 à 40 mètres et des moniteurs refuser de former des stricts PE40 ou 60. Cela s'explique, comme vu précédemment, par l'énorme responsabilité engagée par le DP et le GP sans oublier que dans une telle configuration la propre sécurité du guide est mise en cause et en corollaire celle de la palanquée tout entière. L'autre raison est due à l'absence de passage des plongeurs encadrés par une étape d'autonomie (PA20/40) mais aussi par la légèreté des contenus de formations proposées. En effet, un PE40 est formé en seulement 3 ou 4 plongées (nbre de plongées usuellement constatés) avant d'évoluer dans l'espace lointain (40 mètres) et 4 de mieux pour atteindre la barre fatidique des 60 mètres.
Nous pouvons trouver les conditions d'accès à la formation PE40 dans le MFT :
- Être titulaire du brevet de plongeur niveau 1 de la FFESSM ou d’une certification dont les aptitudes sont jugées équivalentes pour débuter la formation et avoir réalisé au moins 4 plongées (attestées) en milieu naturel.
Au fil de l'évolution des cursus il apparait que les critères de formation adoptés par l'élite fédérale varient de façon obscure et semblent bien souvent s'adapter pour répondre à des objectifs purement mercantiles et égocentriques bien loin de ce qui avait fait la réputation d'antan du système français.
Au final je pourrais nommer cet article comme le discours d'un célèbre pasteur "I have a dream". Libérer ou simplement faire évoluer la plongée française d'une façon ou d'une autre relève, en effet, du rêve. Le plus exaspérant est d'écouter les discours sécuritaires et moralisateurs des instances fédérales comme administratives (ministère des sports) et de constater en parallèle certaines pratiques discordantes sur le terrain.
Et dans le marché captif de la plongée française quelle serait l'avenir de l'autonomie des jeunes plongeurs (dans le sens peu expérimentés) ?
Difficile de ne pas être pessimiste. Au vu des intérêts en jeux, on peut affirmer que toute solution qui offrirait plus de liberté (pour le plongeur) et/ou une potentielle perte de contrôle de l'activité (même infime pour la FFESSM ou le ministère) n'aurait que peu de chance de voir le jour. De plus une autonomie même relative pour les niveaux 1 marquerait pour la gouvernance fédérale un changement qui pourrait être assimilé à un alignement inacceptable sur l'école nord-américaine. Une hérésie !
(*) RSTC (Recreational Scuba Training Council) : le RSTC (ou plus largement WRSTC : World RSTC) est une association d'organisations de plongée qui a pour objectif de définir les standards minimaux des brevets de plongée délivrés par les écoles affiliées. Ces standards sont mondialement reconnus et permettent d'harmoniser les formations entre ses membres.
Pour aller plus loin sur le sujet je vous invite à lire les articles « Pourquoi avons-nous un CDS » et « Coup de gueule au sujet du CDS 2012 » sur le site recycleur.free.fr.